S. Q. Desirs and N. Dieu, Mais dequoy, mal-heureux, osai-je discourir, Puis-je, ô mon Amarante, y songer sans mourir ! Que fais-je de ma vie, après t'avoir perduë ? Qu'as-tu fait de ta flâme au tombeau descenduë ? Y gardes-tu toûjours ta premiere amitié ? De l'ennuy qui me ronge as-tu quelque pitié ? Dis-moy si chez les Dieux ce beau soin te devore ? Et si de ton berger il te souvient encore ? Ah ! tu ne repons rien : méconnois-tu ma voix ! Daphnis ne t'est-il plus ce qu'il fût autrefois ! Est-ce donc qu

, Je veux vivre et souffrir pour ne t'oublier pas

L. Jean-de, Chanson, vol.50

, Si c'est un crime que l'aymer On n'en doit justement blasmer Que les beautés qui sont en elle

, La faute en est aux Dieux Qui la firent si belle, Et non pas à mes yeux

, Je suis coulpable seulement D'avoir beaucoup de jugement, Ayant beaucoup d'amour pour elle: La faute en est aux Dieux Qui la firent si belle

, Qu'on accuse donc leur pouvoir

, Je ne puis vivre sans la voir, Ni la voir sans mourir pour elle: La faute en est aux Dieux Qui la firent si belle

L. Jean-de, Elégie pour Ovide. Mise au devant de ses Metamorphoses, traduites par M

, Ovide, c'est à tort que tu veux mettre Auguste Au rang des Immortels, Ton exil nous apprend qu'il estoit trop injuste Pour avoir des Autels

, Aussi t'ayant banny sans cause legitime Il t'a des-avoüé

, Et vrayment il faloit que ce fust un Barbare De raison dépourveu

, Et bien que la rondeur de la terre, et de l'onde Obeïst à sa loy, Si devoit-il juger qu'il n'avoit rien au monde

. Jean-de-lingendes, .. J. Oeuvres, . Madeleine, . Paris, «. Hachette et al., , pp.196-197, 1916.

R. B. , , pp.37-58

, Ayant les yeux ternis, Et le poil tout poudreux, il vint trouver sa Mere Qui pleuroit Adonis

, Celuy qui sans pitié l'eust peu voir de la sorte Que tu le vis alors, Pourroit voir d'un oeil sec le cercueil où l'on porte Son Pere entre les morts

, Mais outre sa douleur en sa face dépeinte Qu'il ne pouvoit celer, Il paroissoit encor qu'une secrette crainte L

, Car se voyant nommer l'autheur de ta misere Il n'osoit t'aprocher, Et craignoit justement tout ce que ta colere Luy pouvoit reprocher

, Tu recognus sa crainte, et luy faisant caresse Pour chasser son ennuy, La pitié t'empescha d'augmenter sa tristesse En te plaignant de luy

, Aussi ce doux accueil luy rendant le courage, Il reprit ses esprits

M. Maistre, te dit-il, sçachant combien je t'ayme Par zele et par devoir, Tu peux juger de l'aise, et du plaisir extresme Que j'ay de te revoir

, Mais si je viens si tard en cette solitude Où l'on ta confiné C'est la peur seulement, et non l'ingratitude Qui m'en a detourné

, Car depuis ton exil tu m'as tousjours fait craindre De m'approcher de toy, Le Ciel m'estant

, Comme si recherchant par une plainte injuste D'avoir du reconfort, Tu pouvois excuser la cruauté d'Auguste Pour m

, Toutesfois si tu crois la vengeance capable D'adoucir ton ennuy, Je ne refuse point de me dire coupable De la faute d'autruy

, Mais las ! si sans courroux tu vois dans mon visage Combien je suis changé, Quel tourment me peus-tu desirer davantage Pour estre mieux vangé ?

, Ne te suffit-il pas de sçavoir que ma gloire, Mourant de jour en jour, Est reduitte à tel point que je n'ose plus croire D'estre encore l'Amour ?

, Et qu'ayant negligé durant ta longue absence Les traits que je portois, Voyant ce que je suis, je pers la souvenance D'estre ce que j'estois ?

, Tu vois que j'ay perdu les marques immortelles Que je soulois avoir, Et que je ne me suis reservé mes deux aisles Que pour te venir voir

, Ne pense pas pour tant que ces ruisseaux de larmes Qui coulent de mes yeux, Te veüillent conjurer de me donner des armes Pour aller dans les Cieux

, Car je viens seulement en ce pays sauvage Pour estre plus content

, Mais Rome en t'oubliant se rend si fort ingrate

F. Fay and . Qu,

E. De-fait and . Qu, aujourd'huy la France est embellie De tant de doux esprits, Que selon ton merite elle rend l'Italie Digne de ton mespris

, Te promet sa faveur, et d'estre l'interprete De tes Vers amoureux

, C'est celuy dont la plume aujourd'huy me fait croire Qu'il eust eu soin de moy, Si le Ciel qui t'avoir reservé ceste gloire L'eut fait naistre avant toy

, Et que pourras tu craindre ayant la cognoissance D'un Esprit si parfait, Et pour qui les neuf Soeurs se plaisent plus en France Qu'elles n'ont jamais fait ?

. Ainsi,

, Vien donc heureusement acquitter ta promesse Où la France t'attend, Et ne differe plus de voir une Princesse Qu'Amour te loüa tant

, Viens voir tant de beautez, dont le Ciel qui l'adore A voulu la doüer, Pour les loüer toy-mesme et pour m'apprendre encore Comme il les faut loüer