La pensée d'Ivan Gagarine et la question de la sécularisation en Russie - Université Jean Moulin Lyon 3 Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2016

The thought of Ivan Gagarine and the question of secularization in Russia

La pensée d'Ivan Gagarine et la question de la sécularisation en Russie

Françoise Lesourd
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 956255
  • IdRef : 034551271

Résumé

Ivan Gagarine conversion to Catholicism has been a sacrifice in the full sense of the term: a renunciation of his property, of his friends, of his country, and a total separation with his parents, since despite their mutual affection, he will never be allowed to see his father, nor his mother. It can be see also as a radical existential choice. His friend and opponent, Georges Samarine, speaks of his "abnegation of thought". There were other examples of conversions to Catholicism in the Russian nobility. From Russians who were both very cultured and really took part in the historical destinies of their country, it was not only a religious choice in the strict sense, but it shows a profound concern about the future of Russia. As particularly well demonstrated François Rouleau in his Introduction to the correspondence between Gagarin and Samarine, it is an aspect of the great controversy between Slavophiles and Westernizers. The fate of Ivan Gagarine and his existential choice can be seen in the light of one of the fundamental questions that have arisen and still currently arise in all cultures of the world, the question of secularization, which affects the relationship between secular and spiritual power, but also has an impact on the development of national cultures in the broadest sense.
La conversion d'Ivan Gagarine au catholicisme a été un sacrifice au sens fort : un renoncement à ses biens, à ses amis, à son pays, et la séparation totale d'avec les siens, puisque malgré leur affection réciproque, il ne lui sera jamais permis de revoir ni son père ni sa mère. On peut donc y voir un choix existentiel radical. Son ami et adversaire, Georges Samarine, parle d'une « abnégation de la pensée ». Il y a eu d'autres exemples de conversions au catholicisme dans la noblesse russe. De la part de Russes qui étaient à la fois très cultivés et partie prenante dans les destinées historiques de leur pays, elles ne concernent pas seulement le religieux au sens strict, elles témoignent d'une interrogation profonde sur l'avenir de la Russie. Comme l'a particulièrement bien montré François Rouleau dans son Introduction à la Correspondance entre Gagarine et Samarine, c'est un aspect marquant de la grande controverse entre slavophiles et occidentalistes. Le destin d'Ivan Gagarine et son choix existentiel peuvent être examinés à la lumière d'une des questions fondamentales qui se sont posées et se posent encore actuellement à toutes les cultures du monde, celle de la sécularisation, question qui touche à la relation du pouvoir séculier et du pouvoir spirituel, mais également à ses répercussions sur l'évolution des cultures nationales au sens large.

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Dates et versions

hal-01790383 , version 1 (12-05-2018)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01790383 , version 1

Citer

Françoise Lesourd. La pensée d'Ivan Gagarine et la question de la sécularisation en Russie. Mireille Chmelewsky. À l'occasion du bicentenaire de la naissance de Jean Gagarine, s.j. : 1814-1882 : actes du colloque du 18 octobre 2014, 187, Médiasèvres, pp.143, 2016, travaux et conférences du Centre Sèvres, 978-2-84847-069-6. ⟨hal-01790383⟩
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