Dépasser la nature par le droit ? Les limites du paradigme migratoire
Résumé
Premier paragraphe de l'article
Peut-on dépasser la nature par le droit ? L’anthropocentrisme suffit-il à penser l’Anthropocène ? C’est à travers le droit international que ces interrogations seront poussées à leurs extrêmes, voire jusqu’à l’absurde. Plutôt que d’opposer ou de séparer l’homme et la nature, envisageons leurs rapports à travers ceux du droit international et du droit de l’environnement. Réduisons même le droit international à ce temple de l’humanisme qu’est le droit international humanitaire. Peut-on englober l’environnement dans ce droit ? Serait-ce une absorption et une disparition ?
On procédera par trois expériences de pensée dont le point commun est de pousser à bout les présupposés anthropocentriques de ce droit. Ces hypothèses mettront en évidence les implicites qui font de la nature un donné, tenu pour acquis et toujours disponible. Supposons que :
1.la totalité du droit international humanitaire soit appliquée ;
2.toutes les responsabilités dans le réchauffement climatique soient pénalement assignées ;
3.supposons enfin un État n’existant que par le droit international