La continuité village-ville globale : les villes petites et moyennes comme état durable ou transitoire dans le système de peuplement du monde - Université Jean Moulin Lyon 3 Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

La continuité village-ville globale : les villes petites et moyennes comme état durable ou transitoire dans le système de peuplement du monde

Résumé

La notion de « villes petites et moyennes » dépend en premier lieu du ou des critères retenus et/ou mesurés : le nombre d’habitants, la superficie, la production économique… C’est, de plus, une notion relative. Elle est d’abord relative au lieu, à la localité c’est-à-dire à la localisation géographique et à l’environnement spatial : une population de 10 000 ou 20 000 habitants n’a pas la même signification pour une ville littorale sur la Côte d’Azur et une ville de moyenne montagne du Massif Central. Elle est ensuite relative à une époque, une période, un moment : 20 000 habitants, il y a 200 ans et 20 000 habitants aujourd’hui ne sont pas équivalents. Elle est encore relative à une échelle, à un niveau d’observation ou d’analyse : 20 000 habitants au niveau local et 20 000 au niveau mondial, ce n’est pas pareil. Enfin, la notion de « villes petites et moyennes » est relative à un ensemble cohérent de concepts organisés - une théorie ? - : elle n’est pas séparable des concepts de réseau, hiérarchie et système urbains. Relative à l’espace, au temps, à l’échelle et à l’état des connaissances, la notion de « villes petites et moyennes » peut être saisie statiquement ou dynamiquement. Dans le premier cas, elle sera définie à l’aide d’un critère ou d’une combinaison de critères, dans le second par sa trajectoire en tant qu’élément d’un ensemble organisé en relation avec d’autres éléments de l’ensemble. Une définition des « villes petites et moyennes suppose donc de pouvoir répondre à une double question : à partir de quelle taille un « Village » devient « Petite ville » et une « Ville moyenne Grande ville « ? Ces deux questions en entraînent immédiatement une troisième : quel critère ou caractère peut-on retenir et mesurer : population, surface, fonction marchande, industrielle, … ? Inséparable d’un ensemble de concepts (réseau, hiérarchie, système urbain), ces notions renferment de plus un concept et une méthode implicites à expliciter : le concept d’« unité » et la méthode appelée« discrétisation ». Implicitement donc, la notion de « Ville petite et moyenne » renferme le concept de « continuité ». Quelle est la continuité en question ? Le critère retenu et mesuré devra être « continu ». La population (nombre d’habitants) est pseudo-continu, la superficie (ou plus fondamentalement la distance) et la richesse (production économique) continus. Ils peuvent être envisagés. Dès lors, rechercher une définition des « villes petites et moyennes » consiste à rechercher des discontinuités structurantes ou organisatrices d’une réalité continue. Les mots nous en informent parfaitement : « villages /petites villes/villes moyennes/grandes villes » décrivent qualitativement ces discontinuités. Et parmi celles-ci, il en est une plus structurante que les autres, sinon du réel, du moins du discours sur le réel : c’est la discontinuité « Village/Petite ville » laquelle correspond à la discontinuité non moins qualitative « rural/urbain ». Ici encore, les mots nous informent. « Villages /petites villes/villes moyennes/grandes villes » qualifient des lieux, des localités. « Rural » et « urbain » qualifient quant à eux des ensembles de lieux, de localités : ce sont des critères ou caractères qui décrivent qualitativement des lieux ou localités, des unités locales. L’ensemble des unités locales est alors constitué d’unités locales rurales et d’unités locales urbaines. Comment mesurer la discontinuité qualitative « rural/urbain » ? La distinction (discrétisation en deux classes - catégories) « rural/urbain » engendre le concept de borne (bord, limite, frontière…) ainsi que le concept de distance (intervalle, étendue…). La distinction en deux catégories (sous-ensemble d’unités locales) sous-tend trois bornes : « le plus petit » (village), « le plus grand » (ville) et « l’entre-les-deux » (village-ville/ville-village). Les unités locales (lieux, localités) rurales ou urbaines ne sont pas seulement des toponymes géo localisés, ce sont également des étendues (portion de surface terrestre) mesurables avec des bornes (limites). La distance entre deux bornes (bords) » peut-être un critère. Ce peut être la distance terrestre entre deux bords (limites), entre deux lieux (unités locales) ou statistique entre deux populations (nombre d’habitants), etc… Finalement, la notion de « villes petites et moyennes) conduit à étendre le cadre notionnel-conceptuel en restaurant la continuité et la dynamique : unités locales rurales et urbaines relèvent toutes deux des unités locales de peuplement, réseau, hiérarchie et système urbain d’un système de peuplement dynamique. Ce système est en expansion (lente durant des millénaires, accéléré depuis 200 ans). La croissance démographique et spatiale des unités locales de peuplement en est une expression. La morphogénèse des unités locales de peuplement est un processus spatial continu dont l’étude permet d’identifier une « ville petite ou moyenne » comme un état stable (équilibre) ou transitoire au sein du processus. Nos récents travaux sur les villes de Gafsa (Tunisie) et Douala (Cameroun) viendront notamment illustrer nos propos.
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Citer

Herve Gazel. La continuité village-ville globale : les villes petites et moyennes comme état durable ou transitoire dans le système de peuplement du monde. Aux frontières de l'urbain, Jan 2014, Avignon, France. ⟨hal-01316274⟩
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