. Mais, étymologiste augmente son raisonnement d'une traduction latine Et c'est là, presque invariablement, que se niche une faute de logique qui va empêcher la reconnaissance exacte d'une mention. Ainsi dans l'exemple d'Isidore, ci-dessus, il y a une suite

. Et and . Xii, Aries uel ?N ?? ????

. Et and . Viii, Lyrici poetae ?N ?? ?????, id est a uarietate carminum?

. V. Et, Alii annum dicunt ?N ?? ?????????, id est ab innouatione

. I. Et, 41, 1 : Dicta autem Graece historia ?N ?? ??????, id est a uidere uel cognoscere

. Et and . Viii, Pallas (?)?N ?? ??????? ?N ?O??, id est ab hastae concussione? À chaque fois, la formulation induit, par le biais de l'équivalence id est, que le deuxième segment est, autant que le premier, l'origine étymologique (ab) du terme à expliquer. Une autre déviance de la pratique intégrationniste consiste à supprimer le premier segment (et le id est) pour ne conserver que la traduction latine : on est alors dans l'implicitation pure et simple de l'étymon étranger : Cicéron, Nat. II, 111 : Has Graeci stellas Hyadas uocitare suerunt, a pluendo, nostri imperite Suculas, quasi a subus essent

L. Cicéron, I, 19 : eamque rem illi Graeco putant nomine ?Oµ?? a suum cuique tribuendo appellatam

I. De-séville, . Et, and . Xiii, Syrtes autem Sallustius a tractu uocari dicit (cf. Salluste, Jug

. Dans-cette-situation,-on-est-satisfait-d-'avoir-un-commentaire-comme-celui-de-cicéron, qui permet de faire le lien entre le mot expliqué (Hyades) et l'étymon postulé (pluere en théorie) On restitue donc un énoncé du type Hyades ab 7???, et, dans la suite, Hyades non ab 9? " le nom des Hyades vient du nom grec de la pluie, non du nom grec du porc " 13 . Pour les deux autres exemples, c'est au lecteur bilingue de se débrouiller. Il doit donc restituer lui-même un énoncé à la manière créolisée des Anciens : ?Oµ?? ?N ?? ?Iµ???, id est a suum cuique tribuendo appellata et lex a legendo <appellata>, p.144

. Et and . Xiv, Pentapolis? dicta a quinque ciuitatibus Pentapolis tire son nom des cinq villes <qui la composent>

. Et and . Xiv, 13 : Mesopotamia Graecam etymologiam possidet, quod duobus fluuiis ambiatur Le nom de la Mésopotamie est d'origine grecque

. Et and . Xviii, 2 : ex illo gymnasium dictum quod iuuenes nudi exercentur in campo? Le gymnase s'appelle ainsi parce que les jeunes gens s'entraînent nus sur le terrain

. Dans-ce-genre-de-tournures, Et fluuiis, qui rend compte implicitement de -potam-ia ? Concluons Le latin montre de notoires faiblesses dans le traitement du métalangage On peut supposer que le critère de la casualité complique la syntaxe de la mention Les écrivains latins, décrivant la langue latine au moyen de la langue latine, n'arrivent pas aisément à bloquer le processus mécanique de la grammaire d'accord. Ainsi, le méta-latin a-t-il les mêmes règles que le latin. Mais la typologie n'a qu'une faible part dans cette quasi-incapacité. Car d'autres langues anciennes, typologiquement apparentées, sont moins démunies. Le grec démarque assez bien l'autonyme dans son énoncé usuel grâce à l'emploi de l'article. Le sanskrit, quant à lui, s'est doté très anciennement d'une véritable langue artificielle grâce à laquelle il peut commenter les textes sacrés ou autres, écrits en sanskrit, et s'inventer une grammaire. Le méta-sanskrit qui a cours dans les ouvrages techniques a des règles spécifiques, comme l'incroyable inversion de marque de la particule iti) langue commune, iti sert à démarquer une mention ou une citation, où la proportion de mentions et de citations est inversée par rapport à la langue commune, c'est précisément l'absence de marquage par iti qui a le même effet 14, p.145

. Le-latin-est-resté-très-loin-d, un tel degré d'abstraction. L'absence d'article a sans doute été également dommageable à la clarté de son métalangage. En tout état de cause, il incombe au lecteur et au traducteur des textes latins de ne pas tomber dans les défauts que nous avons tenté de relever à l'égard de la notation des mentions, 1989.

F. Biville, Sophôs !' uniuersi clamamus (Petr. 40, 1) Acclamations grecques et latines dans les loisirs des Romains, Le loisir dans l'Antiquité (J.-M. André & J. Dangel éd.), Latomus, pp.310-318, 1996.

F. Létoublon, Comment faire des choses avec des mots grecs. Les actes de langage dans la langue grecque », Philosophie du langage et grammaire dans l'Antiquité, Cahiers de Philosophie Ancienne, pp.67-90, 1986.

R. Maltby, A Lexicon of Ancient Latin Etymologies, 1991.